Bilan 2022 des actions réalisées par Tumbili Fondation

Stéphanie Pernet | 31 Déc 2022 | Fondation | 0 commentaire(s)

Le développement de Tumbili sur l’année 2022 s’est articulé autour de deux missions parallèles, en France et en Tanzanie. L’association s’est ancrée dans le territoire de son nouveau siège, à Vayres dans le Limousin, tandis que la fondation a pris ses marques à Moshi en Tanzanie. Et le premier emploi de l’association a été créé, après 8 ans de bénévolat, alors que les anciennes stagiaires se sont lancées comme travel planners.

Un emploi nécessaire

La fondatrice de l’association n’a jamais compté son temps pour développer les projets de solidarité en Tanzanie et l’essor des adhérents voyageurs en 2022 a requis l’équivalent d’un emploi à plein temps, il était donc nécessaire d’être également équitable au sein de l’association et de créer le premier emploi polyvalent, dédié à l’organisation des séjours et à la coordination des projets en Tanzanie. C’est un long et sinueux chemin que celui du tourisme solidaire, et un équilibre financier à trouver lorsque des sommes importantes sont reversées aux projets dans le pays de destination.
Stéphanie Pernet, depuis son premier voyage en Tanzanie en 2011, a su acquérir les compétences multiples nécessaires à la fois à l’organisation des voyages, la connaissance de l’industrie du tourisme sur place, autant que des actions de développement, du milieu humanitaire, et des différentes cultures locales.

Faire connaitre l’association

La commune de Vayres en Haute-Vienne qui accueille le siège de Tumbili Voyages & Safaris a organisé un marché festif dans le village de 780 âmes, ainsi, l’association a pu faire connaître son existence. Créée à Lyon en 2015, Tumbili Voyages & Safaris a conservé son président originel, Théodore Carriqui vivant dans la région Rhône-Alpes, mais le siège a été modifié en fonction des déménagements de la fondatrice qui est le membre le plus actif de l’association.

En décembre, Tumbili a organisé le marché de Noël de la commune, mettant en avant des associations de solidarité avec l’Afrique, des créateurs et producteurs locaux, avec un spectacle de conte et bien sûr, la présence du Père Noël (notre épicier local, chut !). Il n’a pas été dégagé de bénéfice pour cet évènement, mais il s’agissait avant tout de s’inscrire dans une démarche d’ancrage local.

En Tanzanie : les gamins des rues en situation stable

À Moshi, les situations des enfants (entre 12 et 17 ans) qui dormaient encore dans la rue il y a un an est la suivante :

  • Un garçon a décidé de ne pas saisir les opportunités que nous lui offrons, est retourné à la rue, mais nous le suivons à distance.
  • Un garçon a rejoint son père pour travailler avec lui en apprentissage en tant que soudeur.
  • Un garçon en fugue depuis 6 mois a rejoint le foyer familial et repris son cursus scolaire pour la plus grande joie de sa maman.
  • Un autre a terminé une formation courte dans l’hôtellerie, effectué son stage dans l’hôtel de notre ancien stagiaire Yann Papin – qui s’est installé en Tanzanie – et a trouvé du travail dans un hôtel local.
  • Deux garçons sont entrés en formation qualifiante comme mécaniciens dans le garage qui s’occupe des 4×4 de Osiwoo Safaris.
  • Un garçon est entré dans l’école de musique Action Academy à Dar es Salaam pour deux ans d’étude de la guitare.
  • Un garçon a réintégré son cursus en secondaire après une validation de ses acquis.
  • Deux garçons ont réintégré le cursus général en secondaire et sont suivis par un professeur particulier.
  • Un garçon est entré en formation qualifiante de maçon mais a bifurqué pour la plomberie et souhaite effectuer son stage à la compagnie des eaux.

Nous avons également fait des sorties éducatives, des après-midi de rencontre avec nos voyageurs, et un atelier de sensibilisation aux risques liés à la rue ; addictions, délits et sanctions, avec Gilbert Manimo, le frère de Stanley, policier Tanzanien.

Les revenus de la fondation en 2022 proviennent de :

  • Dons mensuels 2022 : 484 €
  • Dons ponctuels 2022 : 697 €
  • 3% séjours 2022 : 8529.73 €

Les dépenses de la fondation sont réparties ainsi :

  • Factures d’énergie du local et du dortoir (gaz, charbon, électricité, eau) : 3.30 %
  • Factures liées aux soins (consultations, medicaments, coiffeur) : 1.27%
  • Salaires des deux postes enseignant et éducateur : 17.78 %
  • Loyer du dortoir et du local : 13.15%
  • Nourriture, produits hygiene et entretien, mobilier, vêtements : 34.22%
  • Éducation (frais de scolarité, materiel scolaire) : 20.09%
  • Transport : 3.35%
  • Sorties éducatives : 3.24%
  • Autres : 0.70%

Les villages Maasai : complications

Les projets qui demandent le plus d’énergie sont ceux dont les bénéficiaires sont de culture très différentes des autres habitants de la Tanzanie. Le projet autour des Hadzabe en 2018 a abouti à des conclusions assez alarmantes sur les mauvaises pratiques du tourisme folklorique, et nous avions renoncé à un projet de tourisme solidaire dans cette région ; pour différentes raisons, les relations avec les villages Maasai demandent beaucoup de présence sur le terrain, de discussions profondes et régulières, et de diplomatie. À cela se mêlent parfois des questions politiques qui constituent autant d’obstacles à la possibilité de réaliser des actions pourtant nécessaires aux bénéficiaires.

Ce sont donc les projets avec les Maasai qui avancent le moins vite. Au village Maasai d’Enwang’an avec qui nous travaillons depuis 8 ans, il a été possible l’année dernière de voir la réalisation d’un réservoir d’eau à l’entrée du village. Il y a cette année des dissensions familiales et malgré les visites au village de nos voyageurs, nous préférons rester en retrait sur les questions des projets.

Au village de Lendikinya, nous devons suspendre notre projet de construction de réservoir d’eau pour l’école après avoir constaté des problèmes entre le gouvernement et le village, situé derrière une zone militaire. Nous maintenons la campagne de crowdfunding dont l’objectif n’a pas été atteint et réservons l’argent récolté pour le moment où la situation sera débloquée.

Les voyages : développement du slow tourisme

Dans le souci de réduire notre impact sur l’environnement, nous avons toujours préféré conseiller des safaris courts et privilégier la randonnée. La création du Mwaju trek par Marion Duchez l’année dernière a eu beaucoup de succès auprès des voyageurs qui souhaitent marcher sans s’engager dans l’exploit sportif d’une ascension de sommet. Les immersions dans les villages que nous soutenons sont également très appréciées en raison de l’authenticité des rencontres entre villageois et voyageurs en quête de tourisme responsable.

Une belle année donc que 2022 avec 164 voyageurs adhérents de Tumbili Voyages & Safaris et toujours plus de 99 % de satisfaction !

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