Journée dans la forêt primaire, un enchantement pour les yeux. Ce premier jour il sera important de trouver son rythme de marche, pas trop rapide malgré la facilité afin de le conserver chaque jour suivant.

Le chemin sort de la forêt pour entrer dans la lande de bruyère. On marche en ascension régulière sur une crête le long d’une vallée avec les premières vues sur le sommet. On tourne vers l’ouest en suivant une gorge jusqu’au camp Shira, établi sur un plateau avec vue sur le Mont Meru.

Marche vers l’Est à travers les champs de séneçons géants. L’objectif du jour est d’atteindre les 4600 m de la Lava Tower puis redescendre au camp pour passer une nuit d’acclimatation. Il peut faire froid et le mal des montagne va sans doute pointer son nez. S’emmitoufler, boire encore plus d’eau et de thé et inspirer vite pour se mettre en hyperventilation peut aider à combattre la raréfaction de l’oxygène. Mais nos organismes sont tous différents et pour certains cela passera comme une lettre à la poste !

Un jour assez court pour permettre une meilleure acclimatation et augmenter ses chances de succès. La matinée est dure mais ludique, il s’agit d’atteindre le haut du Great Barranco Wall qui se dresse devant le camp. Il ne fait que 260 mètres mais en paraît plus. Attention aux explosions de joie en arrivant, pas de photo trop près du bord ! Le camp se trouve à quelques kilomètres dans la vallée aride de Karanga.

On atteint la jonction avec la voie Mweka, qui sera celle de notre descente. Au camp Barafu, qui signifie « glace » en swahili, on se repose, on admire la vue sur le Kibo et le Mawenzi et on se prépare mentalement pour l’ascension de nuit. On se couche très tôt car le réveil est vers minuit, pour pouvoir atteindre le sommet au lever du soleil.

L’ascension entre les glaciers de Rebmann et Ratzel se fait aussi de nuit pour question de conditionnement mental. Elle est réputée difficile et nombreux sont les grimpeurs mal préparés qui redescendent avant d’avoir atteint le Stella Point sur le bord du cratère (5739 m). La marche est lente et raide, et le défi est de ne pas s’arrêter, un pied devant l’autre jusqu’au Stella Point. Là, après un bref tea-time et quelques biscuits en admirant le lever du soleil, on entame la dernière heure sur le bord du cratère, face au glacier qui résiste en étincelant sur la roche volcanique.

Sur le Uhuru Peak, on ne reste que le temps d’une photo, car il serait dangereux de s’exposer plus au manque d’oxygène. Au fur et à mesure de la descente, on retrouve la végétation. La richesse de l’oxygène et l’humidité de l’air nous donne un véritable coup de fouet. Si les genoux peuvent souffrir de la pente, le moral revient au beau fixe. Ce n’est que là qu’on peut réaliser ce qu’on vient d’accomplir et l’émotion est souvent au rendez vous au Mweka camp.

La dernière descente pour atteindre la porte du parc national dure 3 à 4 heures dans la forêt équatoriale. Le bureau du parc national vous remet alors votre certificat si vous avez atteint le Stella Point ou le Uhuru Peak. Il est alors temps de rentrer en voiture à votre hôtel pour une douche bien méritée.